J’ai toujours dit que mes parents m’avaient donné une bonne éducation et que lorsque je deviendrai Maman à mon tour, je reproduirai ce qu’ils m’ont enseigné. Enfin… si j’en avais un jour, car j’avais plutôt tendance à me retirer discrètement ou à grimacer poliment lorsque l’on voulait me coller un bébé tout baveux dans les bras !
Et pour Jimmy, les enfants c’était « (ils) mangent avant et ailleurs… », pour reprendre une citation de l’humoriste Christophe Alévêque.
Et puis nous nous sommes mariés et nous avons changé d’avis. L’envie de fonder notre famille, d’avoir notre bébé baveux à nous, a fait sens à notre engagement mutuel devant le maire et notre famille. C’est une envie qui m’a littéralement prise aux tripes. Je suis passée ainsi en quelques mois du mode « Non merci, les enfants c’est trop compliqué, ça pleure tout le temps, on ne peut rien faire avec eux, bref, il n’y a que des inconvénients ! » à « ouiiiinnn mon test de grossesse est négatiiiiiif !!! ». Bien entendu, nous n’avions soufflé mot à quiconque de notre projet. C’était top secret. Très peu pour nous les « ah tu vois ! je te l’avais dit que tu changerai d’avis ! »
La découverte de la parentalité
Complètement obnibulée par les bébés et les femmes enceintes que je guettais à chaque coin de rue, je me suis énormément documentée sur le sujet. Et j’ai découvert une autre version de la parentalité. J’ai découvert qu’être parent n’était pas forcément synonyme de « chiantitude » au quotidien et que l’on n’était pas obligé de crier et de taper pour se faire « obéir » de son enfant. Ah, bonne nouvelle !
Forte de mes découvertes, j’en parle à mari tout neuf qui, lui aussi, avait fait son propre cheminement sur son futur rôle de parent, mais d’une façon beaucoup plus instinctive que la mienne. Et sans m’en parler aussi (quoi, je parle trop ?!)
Notre Choupie qui grandissait en moi, avait déjà complètement bouleversé notre vision de l’éducation et de notre rôle de parent. Instinctivement, nous ressentions pour elle une telle bienveillance que nous nous sentions en décalage à l’idée d’utiliser une méthode traditionnelle. Et surtout, nous estimions avoir trouvé une alternative aux situations difficiles que nous avions l’habitude de voir au quotidien : l’enfant qui hurle, qui pleure, les parents qui crient… (le rêve quoi!)
Dans le même temps, une de mes amies fraîchement maman, m’amenait doucement vers une parentalité bienveillante en me racontant les situations difficiles (ou pas) qu’elle rencontrait avec son fils et les solutions mises en place.
Notre parentalité, nous voulions l’envisager avec sérénité, sans avoir à nous bagarrer chaque jour et sans avoir à crier. Utopique ? Alors oui, un peu quand même ^^ Il y a des périodes faciles et d’autres moins. Nous ne sommes pas parfaits (personne ne l’est, on est d’accord). Nos émotions et notre état de fatigue entrent en jeu et nous font parfois dérailler. Mais dans l’ensemble, nous sommes assez satisfaits et fiers de notre vie au quotidien.
Parentalité positive / bienveillante / en conscience… A force, je ne sais plus vraiment comment appeler notre façon de faire. Disons que l’on pioche les idées qui nous plaisent et qui sont en cohérence avec nos valeurs et on applique (ou on s’entraîne).
Concrètement, nous, on fait quoi ?
J’ai listé ci-dessous les points qui nous semblent importants et que nous pratiquons le plus possible. Certains de ces points nous semblent complètement évidents et nous n’y avons jamais dérogé. D’autres se font au feeling. Et enfin, d’autres points nous sont encore à améliorer, nous nous formons au fur et à mesure que notre Choupie grandit (Bella étant encore un bébé de 9 mois, les difficultés rencontrées avec elle sont plutôt concentrées sur son sommeil).
- Nous lui parlons de façon positive et nous évitons au maximum les négations.
- Nous lui laissons faire ses propres expériences tout en assurant sa sécurité. Nous n’intervenons pas pour faire à sa place et l’empêcher de progresser ainsi que risquer de casser sa créativité.
- Nous lui expliquons les situations inconnues et nous l’accompagnons sereinement pour chacune d’elles (sauf pour l’entrée à l’école où je n’ai pas pu faire comme je l’aurais souhaité et ça a été le grand drame de mon année 2018)
- Nous nous interdisons de lui mentir. Il m’est inconcevable de dire «il n’y a plus de chocolat » alors qu’en fait si, il en reste, c’est juste qu’elle en a mangé assez.
- Nous ne jugeons pas ses émotions. Nous ne nous moquons pas de ses peurs, de sa tristesse.
- Nous ne rions pas de ses petits mots,même si, aujourd’hui, cela devient de plus en plus difficile, nous découvrons actuellement chez notre aînée des expressions inattendues et drôlissimes ! Mais ça la vexe donc on évite, ou alors on sourit discrètement).
- Nous ne les tapons pas (ça m’est malheureusement arrivé de le faire, emportée par ma colère. Pour ce point, la culpabilité étant tellement grande, je me suis toujours excusée très rapidement de mon geste que j’estime inapproprié).
- Nous respectons son corps. Depuis que Choupie est davantage autonome et parle, nous lui demandons si nous pouvons l’embrasser, si c’est nous ou elle qui lui faisons sa toilette…
- Nous lui donnons des outils pour gérer sa colère (taper dans un coussin, pleurer un bon coup puis prendre de grandes inspirations…)
- Nous respectons le rythme de nos filles. Les câlins, les bras à volonté dès qu’elles en ont besoin. Jusqu’à ce qu’on en puisse plus. Et non pas parce que notre entourage nous le déconseille.
- Nous leur montrons l’exemple.
- Nous nous excusons lorsque nous faisons des choses que l’on ne devrait pas et que l’on regrette.
- Nous ne la forçons pas à dire bonjour et au revoir voire à bisouiller, si elle refuse de le faire. Nous l’invitons à faire un coucou de la main ou à envoyer un bisous de loin.
- Nous nous engageons à passer des moments de qualité auprès d’elles, attentifs, à l’écoute, sans distraction, sans téléphone, sans parler à d’autres adultes…
- Nous apportons du ludique au quotidien pour éviter que les règles ne soient particulièrement rébarbatives (comme nettoyer, ranger, … par contre si quelqu’un a des astuces pour le brossage des dents, on est preneur !)
Pour autant, notre fille n’est pas un « enfant roi » puisque :
- Nous lui donnons des consignes et des limites.
- Nous lui faisons faire des choix, certes, mais encadrés.
- Nous lui apprenons à respecter son prochain, la nourriture, les choses matérielles.
- Nous lui apprenons à vouloir aider son prochain.
Le tout en faisant en sorte qu’elle le fasse de bonne volonté et non parce que nous lui avons donné l’ordre de le faire.
Quelle est notre marge de progression ?
- Etre plus cohérente. Nous avions défini au préalable quelles étaient nos valeurs les plus importantes, celles que nous souhaitions communiquer à notre fille. Et celles sur lesquelles nous pouvions être plus cool. Avoir un cadre fixe, qui ne change pas, sécurise l’enfant. C’est une de mes faiblesses, j’ai tendance à m’assouplir lorsque je suis en forme, « bon allez finalement c’est pas si grave ». En revanche, lorsque je suis fatiguée, rien ne passe et je m’énerve vite… Et Choupie, elle, ne comprend plus sur quel pied danser…
- L’éveiller davantage à des domaines que nous n’avons pas l’habitude de côtoyer. Nous avons la mauvaise habitude de rester dans notre petit confort et ne pas trop aller vers ce que l’on ne connaît pas.
- Mieux gérer mes émotions. Je lui donne des astuces pour se calmer mais alors moi, j’ai un mal de chien à me calmer !
Facile alors la parentalité bienveillante / positive / en conscience (ce que vous voulez !) ?
Nous avons eu la chance de modifier notre façon de parler, d’agir dès la naissance de notre fille. Nous avons ainsi eu le temps de nous entraîner. Car, on est d’accord, ces nouvelles façons de faire, de parler, ne se font pas forcément instinctivement. On y est allé progressivement, on s’est loupé, puis reloupé puis… Encore aujourd’hui, on se reprend régulièrement soi-même ou l’un-l’autre. On prend du recul et on continue de nous améliorer.
Et puis c’était carrément plus facile de commencer tout ça alors que notre fille n’était encore qu’un bébé. Changer son vocabulaire devant un petit en pleine phase de rébellion, bon courage ! Si c’est votre cas, je vous invite à ne rien lâcher, à vous armer de courage, à respirer longuement avant de lui répondre quoi que ce soit et puis surtout recommencer. La répétition, c’est très important. Au début, tout cela sera inhabituel pour votre bout de chou ainsi que pour vous. Puis, un jour, ce sera naturel.
Retenez bien : PERSEVERANCE, REPETITION, AMOUR !
Le respect, une relation gagnant-gagnant sont ce qui résume le mieux notre vision de l’accompagnement que nous souhaitons donner à nos filles.
Dans de prochains articles, je détaillerai les points que j’ai listés ci-dessus. En attendant, vous pouvez d’ores et déjà m’écrire dans les commentaires :
- si vous êtes déjà à fond dans la parentalité bienveillante / positive… et si vous souhaitez rajouter un point que j’aurais oublié.
- si vous rencontrez des difficultés et que vous souhaiteriez que je parle d’un sujet en particulier.