Ma fille, mon miroir


Parentalité / dimanche, mars 17th, 2019

Nos enfants, ce sont des éponges. “Et surtout des éponges à Maman” m’a dit notre première pédiatre. C’est la révélation que j’ai eu lorsque, enceinte de notre deuxième bébé, notre Choupie avait radicalement changé de comportement. On s’est même dit qu’on nous avait échangé notre fille, nous ne la reconnaissions plus… D’une petite fille adorable, elle s’est transformée radicalement en petit monstre que j’avais de plus en plus de mal à supporter…

Un soir, nous sommes assis sur le tapis du salon à jouer tous les trois, comme presque tous les jours. Enfin jouer… Soyons honnête. Moi je suis là physiquement, mais je suis réellement (psychologiquement) ailleurs. Quand soudain, Jimmy nous sort une blague et là, j’éclate de rire ! D’ordinaire, Choupie nous imite et prend part à notre rigolade. Sauf cette fois. Je la vois encore, du haut de ses 21 mois, assise sur son petit fauteuil rouge, à m’observer intensément, étonnée, impassible. Et pendant ce qui me paraît de longues minutes. Je ne me souviens plus si elle s’est mise à rigoler au final. Je me souviens seulement de l’énormissime choc reçu en pleine figure ! C’est comme si elle me voyait rigoler pour la première fois depuis des mois. Mais, en fait… c’est bien ça ! Ca fait plusieurs semaines que je ne rigole plus. Je me suis renfermée sur mes pensées négatives, mon mal être, mes doutes et mes peurs. Je suis à fleur de peau et je ne m’en étais même pas rendu compte. Et je ne m’étais surtout pas aperçue à quel point elle pouvait autant ressentir mon trouble, que mes sentiments affectaient autant les propres émotions de notre fille et qu’ils pouvaient bouleverser son comportement à ce point !

Photo by Anthony Tran on Unsplash

La raison de ce mal être à ce moment là de ma vie, pourra faire l’objet d’un autre article. Ceci dans le but de garder un semblant de structure dans cet article. Parce que j’ai la fâcheuse tendance de partir dans tous les sens et que du coup, je ne me souviens plus 9 fois sur 10 quel était le sujet initial de la conversation !!! (désolée Chéri !)

Bref, revenons à nos moutons ^^

Ma fille est sensible et ressent mes propres émotions

C’est comme cela que nous avons découvert que notre aînée est très sensible à mes sautes d’humeur. Et sans que ce soit une généralité, très très souvent, si elle est chiante, c’est parce que je suis chiante à ce moment là ! Bon, à 3 ans 1/2, elle a son caractère aussi bien sûr et elle doit composer avec ses frustrations personnelles mais quand même, ça dérape et vire au drame souvent à cause de moi. Et ce, pour tout un tas de raisons :

  • Parce que je suis fatiguée,
  • Parce que je suis triste,
  • Parce que je suis en retard, pressée,
  • Parce que j’ai la tête ailleurs,
  • Parce que je suis en colère. 

Souvent, elle ne comprend même pas ce qui lui arrive quand je lui crie dessus. C’est un peu comme si j’étais une bombe à retardement. Pendant un moment, je vais bien, j’accepte que la maison ressemble à un champ de mines parce que je ne veux pas freiner sa créativité. Et il faut reconnaître que c’est bien appréciable quand elle joue toute seule de temps en temps ! Et puis, arrive le moment où c’en est trop, ou je ne suis plus maître de mes émotions. Et alors là, boum badaboum ! On pourrait presque voir les étincelles sortir de nos têtes si nous étions dans une BD !

Photo by Allen Taylor on Unsplash

Dans ces cas là, je sais très bien que je réagis mal et que la situation ne va pas se régler en lui criant dessus. Je travaille actuellement sur mes émotions justement, pour savoir mieux réagir. Pour éviter que les émotions négatives que j’éprouve ne prennent le pas sur la situation. Parce que je suis consciente que ce n’est franchement pas marrant pour tout le monde et parce que je veux montrer à Choupie qu’il existe des solutions. Si elle les met en place toute jeune, ce devrait être plus facile pour elle de mieux gérer ses émotions une fois à l’âge adulte. 

A lire sur le même sujet : Comment contrôler sa colère d’adulte et décider de vivre une bonne journée

C’est déjà bien d’avoir découvert tout cela, maintenant, que peut-on faire ?

Comment réussir à limiter ces comportements débordants ?

Peut être que chez vous, c’est pareil, que vos émotions sont parfois trop fortes et que les situations débordent régulièrement. Dans ces cas là, quand vous sentez que votre attitude bascule du côté obscur et que la situation va vite dégénérer, essayez de réagir rapidement en vous posant ces questions là :

  • Pourquoi suis-je en colère ?
  • Est-ce le comportement de mon enfant ou mon propre comportement à l’origine de la dispute ?
  • Le sujet de cette dispute a t’elle de l’importance ?

Dans la grande majorité des cas, je verbalise mes émotions. Si je suis fatiguée, je le dis. Bon, en général, ce n’est pas efficace mais au moins elle le sait. Mais il y a une solution que je devrais mettre en place surtout : c’est réussir à ne pas me laisser déborder par mes émotions. Réussir à les canaliser pour que ce ne soit pas la tempête à la maison. La dernière fois que ça nous est arrivé, j’étais seule à la maison depuis le matin et la fin de journée approchant, j’essayais péniblement de l’inciter à venir prendre son bain. Fatiguée, impatiente, je n’ai pas réussi à le lui dire avec humour. J’étais lasse, j’ai senti l’impatience et l’énervement monter petit à petit. J’avais Bella dans les bras et je me sentais prisonnière. Parce qu’avec un bébé dans les bras on est moins libre de ses mouvements. Et parce que je ne pouvais pas proposer à ma fille aînée qu’elle me rejoigne d’elle-même dans la salle de bain qui se trouve à l’étage, alors qu’elle même jouait dans le jardin. Le portillon ne fermant pas à clef, même si c’est un lotissement familial tranquille, je n’étais pas rassurée à l’idée de la laisser seule. 

J’ai bien perçu que tout un tas d’émotions négatives me traversaient, j’aurais du :

  • poser Bella et prendre le temps de respirer calmement pour ne pas m’énerver.
  • laisser à Choupie quelques minutes de plus et faire autre chose en l’attendant. Pour ne pas avoir à l’attendre, raide comme un piquet, en râlant “allez, ça fait 15 minutes que je te demande de venir. Encore 3 fois et on rentre. Allez Choupie, j’en ai marre là…”
  • mettre un minuteur. Ca marche de nouveau avec elle alors autant en profiter ! Vous connaissez la méthode du minuteur ? C’est un copain instit’ qui me l’a apprise et c’est génialissime ! Bon, malheureusement, au bout de quelques mois Choupie n’en a eu que faire de notre minuteur et nous avons du trouver d’autres solutions, mais ce fût bien pratique pendant un temps ! Et là, alleluïa, elle obtempère aussitôt le minuteur terminé ! 

En résumé, nos enfants ont leurs propres émotions mais ils sont également très sensibles aux nôtres. Lorsque l’on comprend que l’on est sûrement à l’origine de bon nombre de querelles, c’est déjà un bon bout de chemin de fait. Pour le reste, je vous conseille de vous poser les questions écrites plus haut dans cet article et d’analyser ce qu’il se passe.

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Maintenant, dites-moi, est ce que vous étiez conscient que certaines crises de votre enfant étaient liées à votre propre état émotionnel ? Est-ce que vous arrivez à gérer ces situations ou pas ? Si non, de quoi auriez-vous besoin ?

Challenge

4 réponses à « Ma fille, mon miroir »

  1. Merci beaucoup pour ce partage honnête et plein d’amour, ma fourmis à 4ans et demi, et j’ai vécu et vis encore parfois cette situation, je prends d’avantage soin de moi depuis que j’ai compris être a l’origine de la majorité des eclats de voix, j’appelle souvent ma fille ma fourmis pour me rappeler quelle travaille à chaque instant pour grandir tout doucement, quand j’arrive avec mon exigence d’aller vite vite par exemple.

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