Désencombrer sa maison, on se dit que c’est un challenge énorme. Devant l’ampleur de la tâche, on se demande par où et quoi commencer ? Comment décider de ce que l’on ne souhaite plus.
Il y a quelques temps, je suis tombée sur un post Facebook de Cécile, créatrice du blog Coquelicot des Villes. Elle a notamment partagé dans ce groupe des photos de son intérieur, après un gros travail de désencombrement, en seulement 3 mois.
J’ai souhaité l’interroger pour connaître ses motivations, comment elle a procédé pour désencombrer toute sa maison, ses difficultés et les bienfaits qu’elle ressent aujourd’hui à vivre dans une maison épurée.
Bonjour Cécile, peux tu te présenter en quelques lignes ?
Je suis Cécile, maman de 2 trésors de 5 et 3 ans. Je vis en Bretagne dans la maison de mon conjoint, mais j’y ai mis ma petite touche perso. J’étais chargée de mission développement durable dans une communauté de communes. J’ai également créé mon entreprise de papeterie décorative Mon faire-part est unique. Et depuis la rentrée, j’enseigne dans un lycée.
Comment as tu découvert le minimalisme et quel a été ton déclic pour désencombrer ta maison ?
Après la naissance de mon fils, j’ai fait une dépression post partum et un burn out parental. Cette période a été particulièrement difficile pour moi. Je vous passe les détails car ce n’est pas le sujet, mais j’étais complètement dépassée à tous les niveaux. En plus, j’avais eu la bonne idée de faire mon atelier dans la pièce de vie pour pouvoir être avec mes enfants pendant que je travaille (oui, je sais, ce n’est pas très judicieux!!!) Et évidemment notre maison ressemblait à un champs de bataille…
Quels sont les principaux bienfaits d’un intérieur minimaliste, ou s’y rapprochant le plus, pour toi et ta famille ?
Nous sommes tous les 2 bordéliques et paradoxalement, le bazar me plombe le moral. Le minimalisme a donc été LA solution que nous avons trouvé pour ne plus être esclave du rangement. Moins de choses, moins de bazar, moins de rangement, moins de temps passé à ranger, laver, entretenir, classer…
Nous n’avons ni canapé, ni télé, pas de four, pas de robot électrique (cafetière, bouilloire, grille-pain..), pas de micro-onde, et bientôt plus de frigo (quand l’actuel rendra l’âme).
De par mon métier de chargée de mission développement durable, j’étais sensibilisée au zéro déchet, à une consommation plus responsable, à la prise en compte de l’environnement dans nos gestes quotidien.
Crédit photo : Coquelicot des villes
Quel a été ton cheminement pour réussir à désencombrer autant ? Comment t’y es tu prise ? Petit à petit ? D’un seul coup ?
Je pense que j’ai mis 3 mois au total dont 1 mois intensif à raison de 4h par jour sans être interrompue ou dérangée. Ce qui a été le plus long, c’est de vendre les articles, prendre les photos, mettre en ligne, amener ce qui était encore en bon état aux associations et ce qui était fichu à la déchetterie.
Car oui, j’ai mis un point d’honneur à jeter le moins possible.
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Est-ce qu’il y a eu des possessions dont tu as eu du mal à te séparer ? Et à l’inverse, desquelles t’es tu débarrassé avec empressement ?
Plus je vidais, plus je me sentais légère donc plus j’avais envie, besoin de continuer.
Ton conjoint est-il convaincu également de cette démarche ?
J’ai la chance d’avoir un conjoint qui n’achète jamais rien. Et qui m’a laissé faire mon tri.
Tu as des enfants en bas-âge. As tu fait du tri dans leurs jouets également ? Si oui, est-ce que ça leur a fait peur ou ont-ils été coopératifs ?
Les jouets c’était ma bête noire. A Noël, c’était de la folie. Maintenant, pour Noël ou les anniversaires, nous demandons des cadeaux non matériels : une sortie au zoo, un week-end en famille, un abonnement au cinéma, une balade en âne, un cours de cuisine parent/enfant… Rappelons nous que ce que veulent nos enfants ce sont des temps de qualité passés avec eux.
Pour les jouets, ils en ont quelques uns dans leur salle de jeux. Mais nous n’en achetons quasiment plus. On va à la ludothèque. On paye un abonnement familial de 20 € annuel et on a droit à 3 jeux autant de fois que l’on veut. Nous y allons une fois par semaine.
Admettons qu’on y aille 45 semaines par an x 3 jeux, cela fait 135 jeux par an. Et il y a du choix : jeux de plateau, jeux d’imitation, jeux de stratégie, jeux de plein air…
Et plus aucun stockage à la maison. Pas de jeux avec lesquels ils ne jouent pas, car il y a de la nouveauté tout le temps. Sans compter l’économie réalisée.
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Crédit photo : Coquelicot des villes
As tu averti tes proches de votre nouvelle façon de vivre, de consommer ? Sont-ils à l’écoute ? Comment refuses tu des choses que tu ne souhaites pas avoir ?
Je suis très cash. A Noël, on fait des listes, j’écris noir sur blanc que je ne veux aucun objet matériel et nos familles le savent.
Les enfants ont bien sûr quelques jouets (cette année, ils ont eu une trottinette, des patins à roulettes, un costume, des loisirs créatifs…) mais pas trop, le reste ce sont des cadeaux immatériels.
Quelles sont tes sources de motivation ?
J’ai listé absolument tous les objets que nous possédions, TOUS. Cela a été un électrochoc, un déclic. Et la motivation est venue toute seule. Voici les listes en question.
Crédit photo : Coquelicot des villes
As tu des citations préférées ? Si oui laquelle ou lesquelles ?
Pas de citation mais mon petit adage que je me répète sans cesse est « Ne posséder que des choses belles, utiles, pratiques et durables ». J’en ai dédié une page dans mon bullet journal.
Crédit photo : Coquelicot des villes
Quel.s conseil.s donnerais tu à quelqu’un qui se sent trop encombré dans son intérieur et souhaiterait faire du tri mais qui ne sait par où débuter ?
Conseil n° 1 : Ne pas attendre d’être envahi.
N’attendez pas de crouler sous les objets avant de vous mettre à désencombrer car le défi devient trop difficile à relever. Si on en a vraiment partout, on ne sait plus par où commencer. Ne pas attendre d’être en vacances ou de déménager… ou autres excuses. Commencez maintenant. Vous pouvez y aller à votre rythme mais mettez le pied à l’étrier en démarrant par un placard ou un tiroir. Peu importe, du moment que vous vous mettez en mode action.
Crédit photo : Coquelicot des villes
Conseil n°2 : Commencer par ce qui est le plus facile pour vous
Parmi les conseils que j’ai suivi dans les livres que j’ai lu, c’est de commencer par ce qui nous est le plus facile. Donc si vous êtes accro aux fringues, ne commencez pas par votre armoire.
Pour moi, le plus facile c’était la salle de bain car elle est petite. J’en avais marre de tous ces flacons en plastique de shampooing et gels douche remplis de perturbateurs endocriniens qui envahissaient les rebords de la baignoire. Alors j’ai commencé par ne plus en acheter, j’ai fini les flacons, car hors de question de jeter et de gaspiller. Et je n’ai racheté qu’un savon de Marseille (le vrai à 72% d’huile d’olive et un shampooing solide).
Et je gagne sur tous les tableaux : gain de place, économie financière et des produits de meilleurs qualité, sains et écologiques. Ça vaut le coup, non ?
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Conseil n°3 : Le tri n’est jamais définitif
Et surtout ne pas croire qu’une fois le tri fait, c’est définitif. Il faut être vigilant car le bazar revient aussitôt. Il y a toujours les vêtements des enfants devenus trop petits, les feutres qui sèchent, les papiers administratifs à trier, l’armoire à pharmacie à mettre à jour… Je pense qu’un tri régulier est nécessaire (au moins 2 fois par an, au moment du grand ménage).
Bon évidemment, les tris qui suivront seront de la rigolade par rapport au grand premier tri. Le gros sera fait, c’est plus de l’entretien.
Crédit photo : Coquelicot des villes
Quelle serait ta recette du bonheur ?
Je ne manque vraiment d’absolument rien parce que j’ai tout et chaque objet que je possède me plaît vraiment. Chaque objet que j’aime est mis en valeur alors qu’avant il était noyé dans le foutoir.
Notre mode de vie nous a permis d’économiser 5 500 euros par an. Et avec, on part en vacances plusieurs fois par an avec nos enfants. C’est tout ce que qu’il nous faut pour être heureux.
J’espère que cette interview vous aura inspiré.e ! Ca donne envie non ? Vous pouvez retrouver Cécile sur son blog Coquelicot des villes et sur sa page Facebook.