Désencombrer pour se sentir mieux chez soi – Interview avec Justine de Mon Cocon Organisé


Minimalisme / samedi, mars 5th, 2022

Je suis encore impressionnée par les personnes qui ont totalement désencombré leur maison et ont opéré un changement dans leur façon de consommer. Même si de notre côté, on est sur la bonne voie, j’aime bien connaître ce qui les a aidé à avoir le déclic et la motivation de continuer à trier et à se débarrasser petit à petit de leurs affaires pas si indispensables que cela. Et surtout, à savoir de quelle façon elles évitent au bazar de revenir subrepticement. Parce que ce n’est pas le tout de faire le tri, mais quand on se sent enfin bien chez soi, ce serait dommage que cela ne dure pas dans le temps…

J’ai rencontré Justine de Mon Cocon Organisé cette année, j’aime beaucoup ses astuces organisations et son univers chaleureux. Elle s’est prêtée au jeu de mes questions pour vous inspirer et vous motiver à faire de la place chez vous et dans votre esprit !

Bonjour Justine, qui es tu ?

Bonjour Maud, merci de m’accorder un temps de parole sur ton blog !

J’aurai 28 ans d’ici la fin de l’année, je vis actuellement à Strasbourg en location depuis 1 an et je suis en couple depuis 8 ans. Après avoir travaillé plusieurs années à Paris dans le secteur du sport et de l’événementiel, j’ai décidé de rentrer dans ma ville natale.

Voici quelques faits un peu plus personnels me concernant :

  • j’ai pratiqué le handball pendant 13 ans,
  • j’ai 2 sœurs dont une sœur jumelle qui ne me ressemble pas
    physiquement
  • et j’ai horreur des gens qui font du bruit en mangeant.

On peut dire que j’ai toujours été une organisatrice dans l’âme. Dans mon cas, l’organisation et le sens du détail sont innés. Depuis que je suis petite, j’aime organiser, réagencer mes espaces et trier mes possessions. Ça peut paraître injuste, pour quelqu’un de plus bordélique, mais c’est véridique ! 

Tu m’as dit avoir désencombré entièrement ton logement il y a 1 an. Qu’est-ce qui t’a amené à cela ? Quel a été le déclic ?


C’est ça ! Le déclic a eu lieu au tout début du confinement, fin mars 2020. Mon employeur m’a annoncé que j’allais être au chômage technique pendant une durée indéterminée à cause de la crise sanitaire…

Du jour au lendemain, ma vie s’est arrêtée. Je ne devais plus envoyer d’email, ni même les consulter, je n’avais plus
d’événements à organiser, de clients à qui parler. C’était vraiment inédit pour moi.

Au final, cela a duré 6 mois entiers, puis des mois à temps partiel jusqu’à l’été 2021. C’est le genre de changement qui pousse à remettre les choses en perspective… En tout cas, c’est ce qui s’est passé pour moi.

Comme je ne travaillais plus, j’ai commencé à beaucoup lire. Des livres de développement personnel, des livres sur le minimalisme et le désencombrement aussi. C’était passionnant ! J’ai travaillé sur mes passions oubliées, ma mission de vie, mes croyances limitantes. Cela m’a permis de redécouvrir mes passions pour la décoration, le bricolage et l’organisation entre autres. C’est donc confinée chez mes parents – et malade – que j’ai recommencé à trier mes affaires.

Quel a été ton cheminement pour réussir à tout désencombrer et à te sentir
mieux chez toi ? Comment t’y es tu prise et combien de temps cela t’a t’il pris ?

Comme j’ai désencombré une grosse partie de mes affaires avant de déménager, je me suis sentie bien chez moi dès le moment où j’ai emménagé et terminé de vider les derniers cartons. Mon travail de désencombrement a donc pris entre 6 mois et 1 an.

Mais attention, je ne désencombrais pas tous les jours ! Dès que j’en avais envie, je me fixais un objectif de tri pour une catégorie donnée. Mais je ne me mettais aucune pression et plus je triais, plus j’avais envie de continuer.

J’aurais tout de même tendance à dire que ce travail est encore en cours… Je continue ma route vers une meilleure consommation tous les jours. Et chaque jour est un nouveau défi pour éviter le réencombrement. Dès que je souhaite m’acheter quelque chose, je réfléchis plus longtemps avant de l’acheter et je me pose plus de questions.

J’ai aussi opté pour une garde-robe qui me correspond mieux, avec des tons neutres qui s’accordent plus facilement. Je trie aussi les papiers entrants comme les courriers administratifs et les lettres. ✉️

En fait, une fois qu’on a désencombré, il faut continuer le travail pour éviter de se réencombrer. Mais c’est super, parce qu’en désencombrant, on a acquis de bons réflexes et de bonnes habitudes justement pour éviter cela.

Quelles ont été tes sources de motivation ?


Ma source de motivation principale a été tous ces bienfaits prometteurs que j’observais à travers mes différentes lectures. Je me suis dit « pourquoi ne pas essayer de voir si ça me fait du bien à moi ? ». Et comme j’étais dans une période où ça n’allait pas trop, je n’avais rien à perdre et tout à gagner !

Sinon je vois beaucoup de photos avant / après, et je trouve que c’est une très bonne façon de se motiver !

Est-ce qu’il y a eu des possessions dont tu as eu du mal à te séparer ? Et à l’inverse, desquelles t’es tu débarrassée avec empressement ?


Je travaille encore sur mes objets sentimentaux et mes photos. Ce sont les deux catégories les plus dures à désencombrer pour moi parce que j’aime me remémorer des moments du passé et j’aime aussi prendre des photos.

Aujourd’hui j’ai 2,5 grosses boîtes à souvenir dans lesquelles il y a toutes sortes de choses (des carnets de correspondances, des mots d’amitié, des lettres d’amour etc.). J’ai déjà effectué un premier tri l’année dernière, mais je ne me sentais pas prête à aller plus loin.

Aujourd’hui, plus le temps passe, plus je me sens prête à trier encore davantage. Je vais donc me programmer une session tri quand j’aurai l’énergie et l’envie.

Je ne me mets pas la pression et je m’écoute. Comme j’ai déjà observé les bienfaits du désencombrement, je sais que je ne vais pas trop procrastiner et que je vais finir par m’y mettre quand je serai prête.

J’aurais tendance à dire que toutes les autres catégories ont été faciles à désencombrer pour moi. Mais uniquement parce que je trie depuis toujours. C’est le cas des vêtements, des cosmétiques, des ustensiles de cuisine etc.

Désencombrer sa maison, une chambre épurée.
Photo personnelle – Non libre de droit

Qu’as tu ressenti au fur et à mesure de ton désencombrement ? Et maintenant, comment te sens-tu ? Quel est ton rapport aux possessions maintenant ?


Le tri est vite devenu une sorte de thérapie pour moi. Je me libérais de certaines possessions qui me rappelaient de mauvais souvenirs ou qui ne me correspondaient plus, et ça faisait un bien fou ! ✨

Encore aujourd’hui, à chaque fois que je trie, je m’allège l’esprit et me sens mieux.

Mon rapport aux possessions a vraiment changé. J’ai pris conscience de l’importance d’avoir des objets et vêtements qu’on aime voir et porter au quotidien. C’est bon pour le moral et tout ce qui nous est égal et inutile devrait être éliminé pour se décharger l’esprit. Je fais également plus attention à la qualité et quantité des choses que j’achète.

Te considères-tu comme minimaliste ?


Non ! Je ne me considère pas comme minimaliste et ça me va très bien comme ça.

Je ne souhaite pas me fixer un nombre d’objets ou de vêtements pour vivre un mode de vie minimaliste. Par exemple, si j’ai un coup de cœur pour un vêtement, que je sais que je vais le porter, qu’il va me rendre heureuse : je fonce !

Évidemment, en parallèle, je réfléchis aussi aux choses que je mets moins ou plus du tout. Et la balance reste équilibrée. Mais le minimalisme c’est l’extrême pour moi. Et je ne pense pas être faite pour vivre ce mode de vie à 200%.

Comment a réagi ton entourage au cours de ta démarche ? Et comment se comporte t-il maintenant ?


J’ai observé que le changement attirait le changement. En montrant des techniques de pliage et de désencombrement, des personnes de ma famille et mon entourage ont suivi le mouvement. Tous n’ont pas désencombré leur intérieur mais j’ai l’impression d’avoir semé une petite graine qui va germer au fil du temps. ✨

En revanche, j’ai aussi beaucoup de remarques concernant mon côté organisé. On me prend souvent pour la folle de service, la maniaque, la « control freak » comme on dirait en anglais. Il y a une part d’incompréhension parce que ces personnes n’ont pas expérimenté le bien-être lié au tri, au désencombrement, au gain d’espace et à
l’organisation en général.

Et parfois, j’ai l’impression d’être carrément plus critiquée que quelqu’un qui serait bordélique… Ce qui compte, c’est qu’au quotidien, mon chéri le vit très bien. Ça lui simplifie la tâche, lui fait gagner du temps et lui permet de se poser moins de question. Moins de conflits entre nous, plus de contrôle de notre emploi du temps et davantage de moments privilégiés ensemble.

Comment comptes-tu éviter que le bazar ne revienne chez toi ?

Ça rejoint un peu ce que je disais plus haut. Je fais attention à contrôler tout ce qui pourrait réencombrer mon intérieur. Cela peut-être des cadeaux non désirés, que je n’aime pas particulièrement. Ou des courriers administratifs qui trainent dans l’entrée, des tickets de caisse, des produits périmés, des vêtements abimés.

C’est une mission au quotidien et cela implique un tri régulier pour moi. Il n’y a pas de secret. Au-delà du tri, il y a bien sûr le changement de consommation que j’ai opéré.

As-tu des citations préférées ? Si oui, laquelle ou lesquelles ?


Oui bien sûr, au cours de mes lectures je suis tombée sur deux citations qui me parlent beaucoup.

« Le succès dépend à 90% de notre état d’esprit ».

Marie Kondo

&

« Love people, use things : because the opposite never works »,

The Minimalists

c’est-à-dire « aimez les gens, utilisez les choses : parce que l’inverse ne fonctionne jamais ».

Quel.s conseil.s donnerais-tu à quelqu’un qui se sent trop encombré dans son intérieur et souhaiterait faire du tri, mais qui ne sait pas par où commencer

Je donne toujours le même conseil ! D’abord, j’expliquerais à cette personne qu’elle doit trouver « son pourquoi ». Quelles sont ses motivations, quel est son mode de vie idéal, qu’est-ce qui ne fonctionne pas dans sa vie aujourd’hui, et vers quoi elle aimerait évoluer etc. ✨

Ensuite, une fois que la vision et les motivations sont claires, je lui suggérerais de passer au désencombrement. Pour ce faire, il n’y pas de miracle il faut TOUT vider puis commencer à apprendre à trier. Au fil du processus, la personne prendra confiance en elle et en ses décisions.

Il faut idéalement commencer par des objets simples et finir par les objets sentimentaux. Se poser des questions est le meilleur moyen de comprendre comment fonctionne le tri :

  • quand est-ce que j’ai porté ce vêtement la dernière fois, est-il abimé ?
  • Me rend-il joyeuse ou triste ?
  • Fait-il partie de mon passé ou de mon présent / futur ?

Une fois la phase de désencombrement passée, il est intéressant de catégoriser. C’est-à-dire de regrouper par famille (les jeans avec les jeans, les jupes avec les jupes etc.). Puis de contenir, trouver des boîtes pour organiser les rangements et faire en sorte que nos possessions restantes soient mises en valeur et que nos rangements soient optimisés.

Lire son article pour aller plus loin : Désencombrer : par où commencer ?

Quelle serait ta recette du bonheur ? 

Après les 2 dernières années que j’ai vécues, je peux dire avec certitude que ma recette du bonheur c’est un travail qui a du sens, de la valeur ajoutée pour les autres et qui procure de l’épanouissement, de la flexibilité, des rencontres et de l’échange. ✨

Sur un plan plus personnel, je dirais que pour être heureuse j’ai besoin d’être entourée des gens que j’aime, d’entretenir des relations saines, de profiter du moment présent et de la vie en général, et enfin d’écouter mon corps.

J’espère que cette interview vous aura inspirée 🙂

Vous pouvez découvrir l’univers de Justine par ici.

🔗 Blog : https://mon-cocon-organise.com

🔗 Instagram : https://www.instagram.com/mon.cocon.organise/

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2 réponses à « Désencombrer pour se sentir mieux chez soi – Interview avec Justine de Mon Cocon Organisé »

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